[Yin Dongxun/Xinhua] |
De Londres à Cannes, de la politique de relance concertée au plan de sauvetage en réponse à la crise des dettes souveraines européennes, le G20 a fait un parcours hors du commun et se trouve à un nouveau tournant à la veille de son 11e sommet.
Huit ans après la crise financière internationale, l'économie mondiale peine à repartir, avec un développement inégal et un commerce en berne, et fait face à des difficultés accrues en raison des conflits géopolitiques, du terrorisme et de la crise des réfugiés. Le monde tourne son regard vers la Chine, espérant que la rencontre entre une vieille civilisation et un jeune mécanisme éclairera le chemin de la croissance mondiale.
Un adage chinois dit : « Renouvelez-vous véritablement, renouvelez-vous chaque jour et ne cessez pas de vous renouveler. » La culture chinoise a l'esprit novateur. Le G20, qui représente environ 90% du PIB mondial, a la responsabilité première de rompre avec le « New Mediocre » et de relancer la croissance mondiale.
Dès qu'elle a pris le relais de la présidence du G20, la Chine a avancé l'idée d'une croissance guidée par l'innovation et fait de « l'innovation dans les modes de croissance » un thème clé du sommet de Hangzhou. Sous son impulsion ont été élaborés le G20 Blueprint on Innovative Growth, le G20 New Industrial Revolution Action Plan et la G20 Digital Economy Development and Cooperation Initiative.
Une fois adoptées au sommet de Hangzhou, ces mesures favoriseront les actions communes des différents pays pour faire émerger de nouveaux moteurs de développement et ouvrir un nouveau chemin de croissance pour l'économie mondiale.
Qui dit innovation, dit réforme. Face à la faiblesse de l'économie mondiale, à la persistance des taux d'intérêt bas et à la politique d'assouplissement quantitatif intenable à l'échelle mondiale, la Chine lance un appel à engager sans tarder les réformes structurelles qui font cruellement défaut.
En juillet dernier, la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20, à Chengdu, a approuvé l'agenda du G20 pour l'approfondissement de la réforme structurelle et défini des principes directeurs et un ensemble d'indicateurs d'évaluation, en vue de donner une impulsion à l'approfondissement de la réforme structurelle, d'optimiser l'allocation des ressources, d'améliorer la productivité de tous les facteurs, et de renforcer la résilience et le potentiel de croissance des différentes économies.
La Chine, « pays-continent » aux yeux des Occidentaux, a toujours une vision globale. Depuis la crise de 2008, les échanges mondiaux, dont 80% sont réalisés par les pays du G20, sont au ralenti.
L'année 2016 devrait être la cinquième année consécutive durant laquelle la croissance du commerce mondial de marchandises serait inférieure à 3%. À cela s'ajoutent l'échec du cycle de Doha, la gouvernance « fragmentée » du commerce et de l'investissement, et la montée du protectionnisme.
Pour redynamiser le moteur de la croissance que représente le commerce, la Chine a lancé l'initiative d'organiser une réunion des ministres du Commerce du G20, à l'issue de laquelle a été publiée la Déclaration de la réunion des ministres du Commerce, première du genre dans l'histoire du G20.
Le nouvel indicateur des perspectives du commerce mondial de l'OMC a également vu le jour sous l'impulsion du G20. La G20 Strategy for Global Trade Growth et d'autres documents finaux du sommet de Hangzhou apporteront un élan salutaire au redressement et à la libéralisation du commerce, ainsi qu'à la création d'emplois.
« La terre est plate », mais surtout interconnectée. Ces dernières années, on a observé d'un côté un accroissement et une accélération des mouvements de capitaux à l'échelle mondiale et de l'autre, un déficit de financement des infrastructures estimé à plus de 1.000 milliards de dollars (894 milliard d'euros).
Comment mobiliser des ressources de financement pour soutenir des projets de construction d'infrastructures favorables à la croissance mondiale ? La Chine a travaillé à l'élaboration du G20 Guiding Principles for Global Investment Policymaking, premier cadre de l'investissement multilatéral, et à la création d'une plateforme mondiale pour l'interconnexion des infrastructures, dans le but de promouvoir la construction d'infrastructures transnationales et transrégionales, et d'engager les pays développés et les pays en développement dans une démarche de coopération gagnant-gagnant.
La culture chinoise a l'esprit ouvert et inclusif. « Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé. » En tant que plus grand pays en développement, la Chine a fait du développement un sujet phare du sommet de Hangzhou.
Sous sa présidence, le G20 a procédé à des échanges avec l'Assemblée générale des Nations Unies et l'Union africaine (UA), et organisé des dialogues avec le G77, les pays les moins avancés (PMA), et les pays sans littoral et insulaires. Le sommet de Hangzhou 2016 associera le plus grand nombre de pays en développement.
Le développement est non seulement une responsabilité partagée de la communauté internationale, mais aussi un moteur de croissance pour l'économie mondiale. C'est dans cet esprit que la Chine a travaillé pour que le développement soit inscrit parmi les priorités de l'agenda du G20 et occupe une place importante dans le cadre global des politiques macroéconomiques.
Elle a amené le G20 à élaborer un plan d'action sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et à s'investir dans l'industrialisation et la sécurité alimentaire en Afrique. La Chine œuvre activement avec les autres parties pour faire rayonner l'esprit de solidarité et de coopération gagnant-gagnant en vue d'un développement inclusif et interconnecté, et d'une prospérité commune.
Après un an de préparatifs intenses, le 11e sommet du G20 s'ouvrira bientôt au bord du lac de l'Ouest. Le sommet de Hangzhou, sans doute l'un des plus fructueux dans l'histoire du G20 avec quelque 30 documents finaux, réunira la sagesse et l'énergie de toutes les parties et offrira de nouvelles perspectives à une économie mondiale innovante, dynamique, interconnectée et inclusive.