Alimentation de Spike, un chien de quatre ans, le 29 décembre dernier à l'aéroport Beijing Capital International, avant son vol pour les États-Unis. [Zhang Wei/China Daily]
Déménager à l'étranger avec un chien ou un chat coûte cher et relève du casse-tête, ce qui n'empêche pas de représenter une tendance grandissante.
Helen Boneham a adopté Benji, un chiot labrador, après avoir pris un emploi à Pékin. Un peu plus tard, elle s'est mise en quête d'une solution pour l'emmener en Grande-Bretagne, parce qu'elle ne voulait pas l'abandonner.
Du fait que la Chine attire de plus en plus de travailleurs étrangers qui amènent des animaux domestiques avec eux ou bien en adoptent une fois sur place, les affaires des services de relocalisation internationale de bêtes de compagnie sont en pleine expansion.
S'agissant des voyages internationaux, les documents requis pour les animaux sont plus nombreux que pour les humains, comprenant notamment des certificats de vaccination et un carnet de santé. Même quand l'animal voyage en soute, le coût du transport peut être aussi élevé, sinon plus, que le prix d'un billet de passager.
« Il importe que les propriétaires sachent que les préparatifs du voyage d'un animal sont un processus qui peut prendre jusqu'à six mois – quelquefois plus selon le pays de destination », précise Helen Boneman. Elle venait d'assister à un atelier organisé par le Centre international de services vétérinaires (International Center for Veterinary Services, ou ICVS) et destiné aux personnes ayant l'intention d'emmener leur animal avec eux en quittant la Chine.
Helen y a appris une chose importante, à savoir que certaines compagnies aériennes, dont British Airways, appliquent un embargo sur le transport d'animaux en juillet et en août en raison des températures élevées à cette saison. Comme elle allait partir en août, elle a dû choisir une autre compagnie.
« Il arrive que des personnes qui ne se sont pas renseignées présument naïvement qu'il leur suffit de se présenter avec leur animal et leur passeport à l'aéroport », fait savoir Mary Peng, PDG et fondatrice de l'ICVS. « Cela se produit tout le temps ».
En fait, la réglementation concernant les documents de vaccination et les puces électroniques sous-cutanées varie selon les pays, et les propriétaires doivent donc s'informer des pièces exigées tant au départ qu'à l'arrivée. Il se peut que les documents de sortie exigés par la Chine ne soient pas suffisants dans le pays de destination. Dans le pire des cas, un animal ne répondant pas aux exigences pour être admis dans le pays à l'arrivée est susceptible d'être euthanasié.
L'ICVS aide environ 2 000 familles chaque année à préparer le départ de leurs animaux. Il y a dix ans, 10% de ses clients étaient chinois ; aujourd'hui, la proportion est de 40%. Cette augmentation s'explique par l'augmentation du nombre de gens possédant des biens immobiliers à l'étranger et par le fait que de plus en plus, les animaux domestiques sont eux aussi considérés comme des membres de la famille.
Kiki Chen, qui travaille pour WorldCare Pet, une agence de relocalisation d'animaux, dit avoir remarqué une augmentation sensible du nombre de jeunes Chinois qui partent étudier à l'étranger en emmenant un animal.
Autre facteur du recours aux services spécialisés : les restrictions imposées par les compagnies aériennes sont compliquées et sujettes à des modifications.
Si les services de relocalisation peuvent apporter une certaine tranquillité d'esprit, voire permettre d'économiser sur les frais de transport, ils ne sont pas bon marché. Helen Boneham a payé environ 6 700 yuan (909 euros) pour Benji, en frais d'agence seulement sans compter 120 dollars pour frais de bagage supplémentaire.
Les gros chiens doivent voyager en soute. Hormis les frais d'agence de relocalisation, il faut compter avec les lourdes dépenses facturées par les sociétés de transport dont les services sont nécessaires pour un déménagement international. Il en coûte entre 12 000 et 20 000 yuan (de 1635 à 2726 euros) pour le transport d'un animal de Chine en Grande-Bretagne, selon sa taille, la compagnie choisie et le supplément carburant, indique Mary Peng.
Elle conseille par ailleurs aux propriétaires de ne pas laisser à une agence le soin des procédures médicales de leur animal. « C'est votre bête et il vous revient d'être avec elle pour les vaccinations et l'implantation de la puce électronique », estime-t-elle. « De la sorte, vous pouvez économiser beaucoup d'argent en évitant la marge que prend l'agence et être présent pour ce qui est une partie très importante du processus de préparation, c'est-à-dire les vaccinations exigées par la loi ».