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Lu Wenjie en plongée au milieu de requins tigres pour sensibiliser le public à la nécessité de vivre en harmonie avec les créatures marines. [Renée Woo/pour China Daily] |
Masque sur le visage et palmes aux pieds, Lu Wenjie s'enfonce dans l'eau. Pour cette pratiquante chevronnée de la plongée libre, sans appareil respiratoire même en eau profonde, chaque plongée est une occasion exceptionnelle d'explorer tant le corps humain que la nature.
Mais cette fois, l'occasion est encore plus inhabituelle – une plongée dans l'océan Antarctique. « Je suis impatiente de voir des icebergs, mais nerveuse et inquiète en même temps ». Expliquant son état d'esprit, Wenjie ajoutait que seules environ 10 personnes ont plongé en apnée dans les eaux glaciales de l'Antarctique.
Le 10 juin à Pékin, elle relatait son expérience de la plongée libre dans ces eaux devant un public de 250 auditeurs. Lu Wenjie, qui peut retenir son souffle pendant huit minutes et descendre à plus de 90 mètres, est la détentrice du record national féminin de plongée en apnée, un sport qui nécessite peu de matériel par rapport à la plongée sous-marine en scaphandre.
Mais l'apnée exige de vaincre la peur de manquer d'oxygène. « Cette fois, j'ai vaincu ma peur du froid et du mal de mer dans l'Antarctique », a précisé Wenjie dans son exposé.
Le public a regardé une vidéo la montrant avec trois autres plongeurs au cours d'un voyage parrainé par une société mondiale de tourisme et de sports de pleine nature. Le groupe est parti d'Ushuaia en Argentine et a traversé le passage de Drake – connu pour ses hautes vagues qui rendent les pilules contre le mal de mer inopérantes – avant d'atteindre l'extrême sud du continent.
Sur le pont, Wenjie se battait contre les vents et les vagues ; de retour dans sa cabine, elle s'étendait sur son lit. « Chacun de nous avait ses limites poussées au maximum. Le bateau était extrêmement petit et la mer extrêmement agitée. Personne ne savait ce qui allait suivre. Mon corps était en mode de survie et j'avais la tête vide ».
L'équipage passa six jours sur un voilier de 15 mètres et les vents ne faiblirent qu'à l'approche du continent. Puis ce fut l'arrivée à Paradise Harbor.
« Quand notre bateau a finalement gagné des eaux calmes, j'ai eu l'impression de sortir de l'enfer et de monter au paradis », confia Wenjie. « Paradise Harbor – le port du paradis – est vraiment bien nommé ».
C'était en janvier, l'été était arrivé dans l'Antarctique, la température de l'air était comprise entre - 15° et -10°, et celle de l'eau était de -2°.
Wenjie enfila une combinaison de plongée en caoutchouc de 9 millimètres d'épaisseur. L'épaisseur de celle qu'elle utilise normalement quand elle s'entraîne à Hawaï n'est que de 3 millimètres.
Quand elle plongea dans l'eau froide, un mélange d'angoisse et d'excitation accéléra les battements de son cœur – ce qui n'est pas bon signe pour des plongeurs en apnée.
« Il faut se relâcher pour réduire le rythme de consommation d'oxygène afin de rester plus longtemps en profondeur. Si bien que pour remonter, j'ai dû dépenser une grande quantité d'énergie et m'accrocher en me donnant des encouragements ».
Des icebergs environnants, composés d'eau douce, s'échappaient des petites bulles au fur et à mesure qu'ils se dissolvaient au contact de l'eau de mer. L'expérience était comparable à une plongée dans une flûte de vin pétillant, aussi belle que dangereuse car les icebergs sont susceptibles de se démanteler brusquement en fondant.
Grâce aux vidéos qu'elle a réalisées avec son équipe, Wenjie Lu entend partager la beauté de la nature et sensibiliser les gens à la préservation de la vie l'océan. Et de conclure : « une fois qu'on a plongé au contact de ces créatures, on ne veut surtout pas leur faire de mal ».
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Wenjie dans l'Antarctique. [Harbor House Life/pour China Daily] |
