Un utilisateur scanne le code QR pour débloquer un vélo ofo à Paris le 20 décembre dernier. [Chen Yichen/Xinhua] |
Quatre semaines après l'arrivée à Paris de ses vélos jaunes, le géant chinois de partage de vélo Ofo, encouragé par la croissance rapide du nombre d'utilisateurs, se donne pour ambition de prendre le leadership sur le marché des vélos partagés en France.
Présent dans plus de 250 villes mondiales, Ofo a débarqué le 7 décembre à Paris. « Jusqu'à maintenant, on a déployé 1 000 vélos sans borne au centre de Paris. Les premières réactions sont très positives et le nombre d'utilisateurs a doublé dans la deuxième semaine », s'est réjoui Laurent Kennel, le responsable France d'Ofo, lors d'une interview accordée fin décembre 2017 à Xinhua.
« La France est le 20e pays où le groupe s'implante et on en est très excité », a confié à Xinhua le co-fondateur d'Ofo, Zhang Yanqi, ajoutant qu'Ofo a signé un accord avec l'Association de villes C40 en octobre dernier à Paris « pour formaliser des efforts conjoints de lutte contre les problèmes liés au changement climatique dans le monde entier ».
Ofo voit grand sur le marché français : « le nombre de vélos montera jusqu'à 10 000 à Paris et on proposera le service dans quatre autres villes françaises », promet-il.
Paris, qui a l'intention de devenir une capitale mondiale du vélo, devient un marché considérable à conquérir pour les grands acteurs des vélos partagés. En l'espace de trois mois, les Parisiens ont vu l'arrivée des vélos verts de Gobee, les vélos gris et orange d'oBike et les vélos jaunes d'Ofo, tous sans borne.
Un touriste profite d'une promenade à vélo ofo devant l'hôtel de Ville de Paris. [Chen Yichen/Xinhua] |
Face à ses concurrents, Ofo compte sur la qualité de ses vélos pour faire la différence. Avec un dérailleur interne Shimano, Ofo est fier d'être le seul à mettre à disposition des utilisateurs des vélos à trois vitesses.
« En outre, il y a des pneus pleins, des freins à tambour et une avance technologique sur les cadenas. On a travaillé sur les normes européennes et la qualité fait l'atout d'Ofo », selon M. Kennel.
Avec 50 centimes les 20 minutes, Ofo est plus cher que Gobee (50 centimes les 30 minutes). « On mise sur la qualité au lieu du prix en offrant un vélo à vitesses et de haute qualité, et notre ambition est de prendre le leadership sur le marché », a-t-il fait savoir. Ofo offre les 40 premières minutes d'ici la fin d'année « pour inciter les cyclistes à essayer et comparer ».
Le vélo partagé est entré dans la vie quotidienne des Parisiens depuis dix ans avec l'inauguration du service Vélib' en 2007 par la mairie de Paris, qui compte aujourd'hui 300 000 abonnés et 1 800 stations au total, avec 20 000 vélos avec borne déployés.
La concurrence entre les nouveaux venus sans borne et Vélib' fait polémique dans les médias. Pour M. Kennel, l'ambition d'Ofo n'est pas de partager les parts de marché de Vélib', mais d'explorer le marché potentiel en permettant au plus grand nombre de circuler à vélo. « Ofo apporte une offre complémentaire aux services déjà proposées, on est l'acteur dans le dernier kilomètre », dit-il.
La perspective du marché est prometteuse, souligne Laurent Kennel. Dans son Plan Vélo 2015-20, Paris s'est fixée des objectifs ambitieux : tripler les déplacements à vélo d'ici 2020, dont la part passera de 5% à 15% du total des trajets effectués, et doubler la longueur des voies cyclables à Paris, de 700 km actuellement à 1 000 km d'ici 2020.
« Ofo voudrait travailler ensemble avec la mairie pour contribuer à l'accomplissement de ces objectifs et à la lutte contre le changement climatique », assume M. Kennel.
Fondé en 2014, le géant chinois Ofo a mis à la disposition de 200 millions d'utilisateurs plus de 10 millions de vélos à l'échelle mondiale, dans plus de 250 villes réparties dans 20 pays. La plateforme génère 32 millions de transactions quotidiennes et a fourni un total de plus de 5 milliards de trajets en vélo.