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Des femmes mannequins amateurs, la plupart âgées de plus de 60 ans, défilent sur le podium lors d’un concours de mode à Pékin. [Wei Xiaohao/China Daily] |
Un groupe de personnes âgées portant des sacs remplis de produits de beauté, de vêtements et de grignotines a afflué au musée Chaoyang de la planification urbaine à Pékin un beau matin lors d’un week-end de janvier. Âgées pour la plupart de plus de 60 ans, elles affichaient des sourires radieux. Après tout, il s’agissait des gagnants de la manche préliminaire d’un concours de mannequinat, rassemblés au musée pour les épreuves finales prévues plus tard dans la journée.
Le concours est une manifestation de groupe annuelle qui a commencé en 2010.
Le jour des épreuves finales, les coulisses furent vite occupées par les membres de chaque équipe qui avaient répété plus tôt leur prestation sur le podium.
Zhang Jinglai, 79 ans, directrice d’une équipe du district de Chaoyang, a démontré pour ses coéquipières la façon de marcher les épaules légèrement retenues en arrière. Chaussée de talons hauts, Mme Zhang a demandé à ses homologues de marcher au rythme d’une chanson jouée à la radio qu’elle tenait à la main.
Formée en 2005, l’équipe compte plus de 40 membres qui pratiquent le mannequinat deux fois par semaine dans leur centre de services communautaires. Mme Zhang a toujours choisi pour son équipe les thèmes des toilettes et la musique d’ambiance présentées au concours.
Après une carrière dans l’ingénierie et son départ en retraite en 1995, Mme Zhang s’était initiée à la danse carrée comme passe-temps. Mais au fil des ans, elle s’aperçut qu’avec l’âge, son énergie déclinait progressivement. La danse carrée exigeait trop de dépense d’énergie, ce qui l’amena à la pratique du défilé de mode.
« Les défilés sur le podium nous rendent plus élégantes, voyez-vous ? », lança-t-elle le matin du dernier concours en désignant ses menues coéquipières habillées en cheongsam.
« Bien que j’approche de 80 ans, je ne vais pas arrêter de courir après la beauté », ajouta-t-elle en clignant des yeux. La foule avait envahi la salle pour les épreuves finales. Les appareils photos crépitaient devant les nombreuses participantes posant sur le tapis rouge.
L’appareil de Yu Changcheng, 69 ans, venu avec sa femme qui faisait partie des finalistes, a enregistré les meilleurs moments de sa favorite. M. Yu s’est lancé dans la photographie à titre de loisir après son départ en retraite en 2009, et sa femme a intégré une équipe de mannequinat dans le district de Haidian il y a sept ans. « Le défilé de mode est un exercice qui fait de l’effet pour mon épouse », dit-il.
« Elle a vu sa santé s’améliorer ces dernières années, et j’aime être son photographe ».
M. Yu fait également des photos pour d’autres personnes âgées. « Les activités de mannequinat nous donnent l’occasion de rencontrer un plus grand nombre de gens et de nous faire de nouveaux amis ».
Hong Shutao, proche de la soixantaine, se détachait de la foule au concours de ce week-end de janvier au Chaoyang, par sa taille – il mesure 1 mètre 80 – et par sa chemise orange. « Les femmes âgées, sans parler d’un homme âgé comme moi, dépensent moins d’argent pour s’habiller ». M. Hong fut à une époque un jeune homme élégant, mais son attitude à l’égard de la mode a changé, dit-il.
Il y a deux ans, sa sœur aînée l’a persuadé de faire partie d’une équipe de mannequins masculins, dont il est aujourd’hui l’un des six membres. L’expérience, dit-il, « a amélioré mon goût en matière d’habillement et m’a donné un nouvel état d’esprit, plus positif bien sûr ».
