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En 10 volumes, 5 000 ans de pure soie

Par Mei Jia(China Daily) 26-10-2018

En 10 volumes, 5 000 ans de pure soie

En 10 volumes, 5 000 ans de pure soie

En 10 volumes, 5 000 ans de pure soie

Des motifs ornementaux extraits d’anciens textiles chinois. [Photos provided to China Daily]

La soie est la création la plus importante héritée de la Chine ancienne et transmise au fil de plus de 5 000 années, affirme Zhao Feng, expert en la matière et directeur du musée national de la soie à Hangzhou, dans la province du Zhejiang. « Pour protéger et préserver les reliques, nous embrassons toutes les nouvelles méthodes de documentation et de réutilisation en vue d’un usage adapté à notre époque ».

M. Zhao étudie la soie depuis près de 40 ans. N’importe quelle nouvelle découverte, aussi triviale soit-elle, ne manque donc pas de l’enchanter.

En 2013, il s’est lancé avec une équipe de spécialistes représentant plus de 10 universités dans un projet national de collecte de motifs sur soie, qui sont réunis dans un ouvrage en 10 volumes, Ornamental Patterns from Ancient Chinese Textiles (motifs ornementaux extraits d’anciens textiles chinois), publié par les éditions de Zhejiang University Press et présenté à la foire internationale du livre de Pékin qui s’est tenue du 22 au 26 août.

« Pour choisir les motifs qui sont hautement représentatifs, nous sommes allés vers les pièces historiques elles-mêmes, qui sont dispersées dans divers endroits, ce qui a rendu les choses plus difficiles », explique M. Zhao.

La série ainsi constituée fait autorité et regorge d’explications sur l’origine des morceaux de soie, ainsi que d’anecdotes. Selon les rédacteurs, « elle montre la beauté de l’ancien stylisme sur soie à partir de la restauration effectuée à l’aide des technologies modernes et grâce à l’interprétation professionnelle d’experts de première catégorie, mais elle présente aussi les artisanats traditionnels chinois tels que le tissage, la sérigraphie, la teinture et la broderie ».

Les 10 volumes traitent également de la soie sous les différentes dynasties depuis les Han (206 avant notre ère-24 de notre ère) jusqu’aux Yuan (1271-1368) : on en retrouve les usages dans les accessoires brodés, la soie de montage (comme dans le montage d’un tableau, l’encadrement d’un objet ou la reliure d’un livre), les habits ethniques, les soies tissées monochromes, les soies polychromes, les velours, les tapis et les images peintes.

Yang Zhishui, un spécialiste de la culture, indique que, de plusieurs points de vue, la série fournit une magnifique base de données et offre non seulement une histoire de la soie et des arts, mais aussi des informations sur la société et la littérature de la Chine ancienne.

Les livres relatent la valeur qu’attachaient les dynasties Qin et Han au taoïsme, au vu de la quantité de nuages et d’animaux en forme de nuages représentés dans les motifs, ainsi que la façon dont les images occidentales, telles que celles de paons, d’éléphants et de chameaux ont commencé à apparaître sur la soie chinoise entre le cinquième et le neuvième siècles.

« Les motifs voyagent », commente Lu Jiande, un expert de l’académie chinoise des sciences sociales. « Les motifs révèlent l’interaction et la fluidité de civilisations différentes ; nous avons retrouvé, en fouillant dans les temps anciens, certaines formes très étrangères d’apparence mais qui étaient en fait bien de chez nous ».

C’est sans doute pourquoi les éditeurs russes, français et arabes sont désireux de publier des traductions de la série.

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