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Dégustation enfantine de fromage fabriqué par le groupe Yili lors d’une exposition à Urumqi, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. [Photo/Xinhua] |
On s’attend à un boum des ventes, nourri par l’évolution des habitudes alimentaires chinoises en raison d’un appétit croissant pour la gastronomie occidentale.
Le fromage est bien placé pour représenter un nouveau point de croissance dans le secteur laitier en Chine, sous l’influence de la demande grandissante dont fait l’objet la gastronomie occidentale et de certaines compositions innovantes telles que le hotpot (sorte de fondue au fromage) et le thé au lait coiffé de fromage.
Dans les grandes villes de première catégorie, le marché du fromage traverse des changements structurels du fait que les ventes de lait pur de haute qualité continuent de progresser, et que celles de yaourt et de fromage s’envolent, notent les spécialistes de l’industrie laitière.
La consommation annuelle de fromage par habitant n’est que de 0,1 kilogramme en Chine, par rapport à 2,4 kg au Japon, 2,8 kg en Corée du Sud, 15 kg aux États-Unis et 18,6 kg en Europe, où la France, l’Allemagne et les Pays-Bas occupent les trois premières places, selon l’association chinoise de l’industrie laitière.
« La consommation de produits laitiers dans les petites villes et les zones rurales en Chine est loin du niveau où elle pourrait se situer », estime Zhang Liebing, maître de conférences à la China Agricultural University. « La consommation de lait et d’autres produits laitiers tels que le fromage et le beurre va continuer d’augmenter et de contribuer à stimuler la consommation d’ensemble d’aliments lactés ».
La consommation annuelle de produits laitiers par habitant en Chine atteint aujourd’hui 36 kg par rapport à seulement 6 kg il y a 20 ans, mais le volume est encore moins de la moitié de ce qu’il est en Asie et moins d’un tiers de la moyenne mondiale, indique l’association laitière.
La fabrication d’un kilo de fromage nécessite environ 10 litres de lait. Le coût du lait en Chine est environ le double de ce qu’il est en Europe et aux États-Unis, et celui de la production du fromage est encore plus élevé, d’où la cherté des produits fromagers disponibles dans les supermarchés chinois.
« Le nombre de Chinois qui aiment manger du fromage augmentera en raison de la popularité grandissante en Chine de mets occidentaux tels que la pizza, les spaghetti, le gâteau au fromage (cheese cake) et les sandwiches », commente Song Kungang, président honoraire de l’association laitière. « Le volume de fromage importé croît sensiblement, signe d’une demande et d’un appétit grandissants de la part des consommateurs ».
L’an dernier, la Chine a importé 108 300 tonnes métriques de fromage, près de trois fois plus qu’en 2011. Elle en a importé 6 200 tonnes de Nouvelle-Zélande l’an dernier, soit 26% de plus qu’en 2017, communique l’administration générale des douanes.
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Présentation de produits fromagers lors d’une conférence de presse en mars à Pékin. [Provided to China Daily] |
Les entreprises laitières nationales ont produit 40 000 tonnes de fromage l’an dernier, selon l’association laitière.
La Chine autorise les importations de gros blocs de fromage ou de petits fromages déjà découpés par des fabricants étrangers, mais pour des raisons de sécurité, le pays ne permet pas aux marchands nationaux de découper le fromage en bloc pour la vente.
« Les producteurs nationaux devraient s’intéresser davantage à l’élaboration de produits fromagers », dit M. Song. « Les consommateurs aiment le fromage enveloppé dans de petits emballages et les en-cas tels que les bâtonnets de fromage, tout cela étant considéré comme une tendance future ».
« En fait », poursuit-il, « de nombreuses entreprises agroalimentaires chinoises commencent à utiliser le fromage comme ingrédient ; c’est le cas des petits pains aux légumes fourrés de fromage, du riz frit aux fruits de mer avec du fromage et de la friture de boulettes de pommes de terre violettes au fromage. En outre, la Chine dispose d’importantes ressources au profit de spécialités en matière de produits laitiers et les producteurs nationaux devraient faire des fromages à partir du lait de chèvre, de bison et de yak.
Nous voudrions aussi appeler à une révision plus rapide des normes complètes de la production fromagère en Chine et à l’octroi d’une licence pour la découpe du fromage importé. Cela permettrait d’importer un plus grand volume de fromage de haute qualité et d’élaborer des plateformes d’innovation débouchant sur un plus grand nombre de produits fromagers proposés par les entreprises nationales ».
Les ventes de produits fromagers des entreprises nationales ont progressé à un rythme plus rapide que celles des autres produits laitiers, y compris le lait liquide.
L’an dernier, le groupe Yili de la région autonome de Mongolie intérieure, premier producteur de produits laitiers en Chine, a vu ses ventes dégager 79,5 milliards de yuan (10,4 milliards d’euros) de recettes, soit 17% de plus qu’en 2017. Ses ventes de lait liquide se sont établies à 65,7 milliards de yuan, en hausse de 17,8% par rapport à l’année précédente. Les ventes de produits laitiers tels que le fromage, le beurre et le lait en poudre ont représenté 8,05 milliards de yuan, soit 25% de plus qu’en 2017, selon les résultats de Yili les plus récents.
D’après l’agence d’étude de marché Euromonitor International, on prédit qu’à l’horizon 2023, les ventes de fromage en Chine, tant sous forme conditionnée qu’à l’état brut, se chiffreront en valeur à 1,44 milliard de dollars (1,29 milliards d’euros), soit un niveau plus élevé de 44,7% par rapport à celui des ventes prévu cette année.
