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Une exposition met en valeur un conte de deux villes chinoises

Par Wang Kaihao(China Daily) 14-02-2020

Qu’est-ce qu’il y a dans un nom? Pour l’être humain, c’est un sentiment d’identité et d’héritage. La même chose pour les villes. Par exemple, seules deux villes chinoises contiennent dans leurs noms le mot jing, ce qui signifie « la capitale nationale ».

Cette année, dès l’achèvement d’un projet de construction urbaine ambitieuse, Zhu Di, connu également comme l’empereur Yongle, a annoncé le transfert de la capitale chinoise de Nanjing à Pékin. Cette décision a peut-être changé l’orientation de l’histoire chinoise : Pékin est dès lors devenue la capitale nationale avec seulement un court intervalle, de 1927 à 1949.

Pour marquer l’anniversaire, l’exposition « De Nanjing à Pékin : le 600ème  anniversaire du transfert de la capitale de l’empire Ming » a ouvert ses portes au musée de la capitale à Pékin le 17 janvier et devrait se dérouler jusqu’au 28 juin. Parmi les œuvres exposées, 267 reliques culturelles ont été sélectionnées des musées dans les deux villes.

Le musée de la capitale est temporairement fermé à cause de l’épidémie du coronavirus, mais l’exposition se poursuit au format digital. Des albums et des textes d’introduction de certains objets et galeries sont présents sur le site officiel du musée.

« Nous aimerions orienter les visiteurs vers les premières années de la dynastie des Ming pour voir comment la fondation de la stabilité et de la prospérité durables d’un pays a été construite », a déclaré Gao Hongqing, conservateur de l’exposition. « Les gens peuvent avoir une compréhension panoramique de cette dynastie. »

Des blocs épais sont placés à l’entrée de la salle d’exposition, symbolisant le savoir-faire impliqué dans le transfert de la capitale à l’époque. Chaque bloc, pesant environ 15 kilogrammes, porte le nom de l’artisan ainsi que celui du superviseur taillé à l’intérieur du bloc. Si l’un des blocs avait un défaut, les responsables pouvaient être immédiatement identifiés.

Une exposition met en valeur un conte de deux villes chinoises

L’exposition « De Nanjing à Pekin : le 600ème anniversaire du transfert de la capitale de l’empire Ming » présente 267 reliques culturelles qui incarnent la prospérité des deux villes capitales de la dynastie des Ming.
[Wang Kaihao/China Daily]

Selon M. Gao, les blocs ont été fabriqués par une formule traditionnelle de mélange de riz gluant et de kaolin, une variété spéciale d’argile utilisée pour faire des objets en porcelaine de qualité supérieure, pour assurer la solidité et la fermeté.

Après que Zhu Yuanzhang (empereur Hongwu), empereur fondateur de la dynastie des Ming, ait établi l’empire à Nanjing en 1368, renversant la dynastie mongole des Yuans (1271-1368), il ait organisé environ un million de travailleurs pour construire sa super ville.

Pour l’exposition certaines œuvres exposées prêtées des musées à Nanjing reflètent cette période prospère. Comme le mausolée de l’empereur à Nanjing est resté intact, des découvertes archéologiques récentes, dans toute la ville, donne un aperçu fascinant du mode de vie des hauts fonctionnaires de l’époque.

Les vestiges exhumés du monde souterrain somptueux – des lingots d’or, bijoux et jade – illustrent les premiers jours d’un empire nouveau-né.

Zhu Yuanzhang mourut en 1392, laissant le trône à son petit-fils aîné, Zhu Yunwen (empereur Jianwen). Le jeune souverain et Zhu Di, quatrième fils de l’empereur fondateur, qui était en mission à Pékin, se sont rapidement lancés dans une vive dispute.

En 1399 Zhu Di se rebella et a pris Nanjing après une guerre civile de quatre ans. L’emplacement de l’empereur Jianwen est resté un mystère, et des rumeurs disaient qu’il s’est enfui à l’étranger. Certains historiens supposaient que c’était la raison pour laquelle Zhu Di avait ordonné au grand marin Zheng He de diriger une flotte géante lors d’expéditions à l’étranger.

« Et comme la menace des Mongols était encore imminente dans le nord, Zhu Di a décidé de transférer la capitale vers la région septentrional pour mieux protéger le front militaire », a expliqué M. Gao.

Zhu Di commença son long projet de construction d’une cité interdite à Pékin. Ce complexe de 720 000 mètres carrés est connu aujourd’hui sous le nom du Musée du Palais. La cité interdite a fonctionné en tant que palais impérial jusqu’en 1912.

Une exposition met en valeur un conte de deux villes chinoises

Un composant de construction d’un temple sous la dynastie des Ming à Nanjing. [Wang Kaihao/China Daily]

À travers l’exposition, M. Gao rappelle au public « qu’il y avait une cité interdite encore plus grande » à Nanjing, laquelle Zhu Di a répliquée. Ce complexe d’origine, qui était un palais royal jusqu’en 1420, aurait couvert plus d’un million de mètres carrés. Cependant, il a été progressivement réduit en ruines par des conflits.

Après le transfert de la capitale nationale à Pékin, la ville de Nanjing était encore considérée la « capitale secondaire » par le gouvernement de la dynastie des Ming. Le mandarin de Nanjing, qui a des différences de tonalité et de prononciation par rapport au mandarin d’aujourd’hui basé sur le dialecte de Pékin, est resté la langue officielle tout au long de cette dynastie.

« Le déplacement de la capitale en 1420 ne signifiait pas la fin de la prospérité de Nanjing », a déclaré Cao Zhijun, directeur de l’administration du musée de Nanjing. « Par contre, grâce à une symbiose des deux villes, la stabilité de la Chine pour gouverner un immense territoire s’étendant du nord au sud a été assurée à cette époque.»

Selon M. Gao, le changement de la capitale en 1420 marquait la rupture entre les centres politique et économique.

« Le transfert de la capitale en 1420 ne signifiait pas la fin de la prospérité de Nanjing », a-t-il dit. « Et le Grand canal (qui relie Pékin et la région du delta du fleuve Yangsté) a également fourni à la capitale des biens abondants du sud. Nanjing continue de jouir de la prospérité en tant que plaque tournante des transports. »

Par conséquent, une façade de l’exposition met l’accent sur le développement plus large au milieu de la dynastie des Ming bénéfique aux différentes couches sociales. Une vase en porcelaine bleu et blanc ornée de motifs de prunes mûres, peut illustrer le goût cultivé des lettrés. Un tas de briques vernissées colorées représentant des éléphants incarnent des échanges culturels sino-étrangers, et des statues bouddhistes dorées révèlent également l’adhésion religieuse au cours de cette dynastie.

Une exposition met en valeur un conte de deux villes chinoises

Un ensemble d’ornements d’or de la cour royale sous les Ming sont présentés à l’exposition.
[Wang Kaihao/China Daily]

Bai Jie, chef du musée de la capitale, a signalé : « Nous pouvons également voir comment Pékin est progressivement devenue un métropole. »

À Pékin, à part la Cité interdite très captivante, qui fêtera également son 600ème anniversaire, et la zone énorme de hutong les anciennes communautés résidentielles , la majorité des sections des remparts de la dynastie des Ming dans la capitale ont été démolies. Cependant, les remparts à Nanjing sont bien préservés bien que l’enceinte grandiose qu’ils protégeaient n’existe plus.

« Si l’on pourrait réunir les deux villes, on pourrait peut-être avoir un exemple complet de la façon dont une ancienne capitale chinoise a été construite », a ajouté M. Gao.

 

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