Les gens pratiquent le taijiquan, également connu sous le nom de tai-chi, lors d'une cérémonie célébrant l'inscription de l'art martial sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO à Jiaozuo, dans la province du Henan, le 17 décembre. [Qu Gaofeng/China News Service] |
Le taijiquan, connu également sous le nom de tai-chi, une grande présentation de la cérémonie d'ouverture impressionnante des Jeux olympiques de Pékin 2008 et un exercice pratiqué par de nombreux adeptes à l'échelle mondiale, a été inscrit le 17 décembre sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
Sur son site officiel, l'UNESCO a décrit l'icône culturelle en tant qu'« une pratique physique traditionnelle caractérisée par des mouvements détendus, circulaires qui s'harmonisent avec la régulation de la respiration et la cultivation d'un esprit justifié et neutre ».
Le tai-chi a été inscrit sur la Liste de l'UNESCO au cours de la 15ème session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel tenue en ligne du 14 au 19 décembre à Kingston en Jamaïque.
La cérémonie wangchuan de la province du Fujian, les rituels et les pratiques associées pour entretenir le lien durable entre l'homme et l'océan, a été aussi inscrit sur la Liste du patrimoine immatériel de l'UNESCO le 17 décembre.
« L'inscription du tai-chi et de la cérémonie wangchuan sur la Liste remarque la valeur unique du patrimoine culturel immatériel sur la santé du peuple et le développement durable, » a déclaré Wang Chenyang, un inspecteur du ministère de la Culture et du Tourisme en charge du travail lié au patrimoine culturel immatériel.
Le taijiquan, un art martial d'origine chinoise ayant vu le jour au milieu du 17ème siècle dans le comté de Wenxian à Jiaozuo de la province du Henan, est pratiqué à travers la Chine par les gens de tous âges et groupes, a déclaré le site de l'UNESCO.
Influencé par les idées taoïstes et confucianistes et les théories de la médecine traditionnelle chinoise, le taijiquan s'est développé sur quelques grands styles nommés d'après leurs fondateurs, tels que les styles Chen ou Yang.
Les styles ont été transmis par le biais de l'héritage clanique ou via le modèle maître-apprenti, et établis sur le cycle yin et yang (deux forces en équilibre) et la compréhension culturelle de l'unité du ciel et de l'humanité, a souligné l'UNESCO.
En Chine, sept éléments sur la Liste du patrimoine culturel immatériel du niveau national sont liées aux différents styles du taijiquan, notamment ceux originaires de municipalités de Pékin et de Tianjin et de provinces du Hebei et du Henan, selon le ministère chinois de la Culture et du Tourisme.
« L'inscription sur la Liste n'est pas notre objectif ultime, » a déclaré Yan Shuangjun, chercheur du taijiquan de l'association des artistes folkloriques de Jiaozuo. « La transmission est la clé. Nous serons en mesure de travailler plus étroitement avec les institutions scientifiques pour percer la relation entre le taijiquan et la santé physique et psychologique des gens. »
L'inscription permet aussi de « clarifier ses racines traditionnelles avec la vénération » parmi le public, selon un éditorial publié dans le journal Xinhua Daily Telegraph. L'article a mentionné la controverse causée par les soi-disant « maîtres du tai-chi » qui ont essayé de se vanter en ligne en menant des stratagèmes très tape-à-l'œil, falsifiant les valeurs du taijiquan.
Zhang Qiuping, secrétaire général de la Fédération internationale du wushu (les arts martiaux), a déclaré que le taijiquan est l'un des événements les plus importants de wushu promus par la fédération.
« L'inscription (sur la Liste de l'UNESCO) revêt une grande importance à l'égard de la promotion du wushu, en particulier le taijiquan, au niveau mondial, » a ajouté M. Zhang.
La cérémonie wangchuan
L'autre nouvelle inscription, la cérémonie wangchuan (ou ong chun basé sur la prononciation en dialecte local), a été avancée conjointement pour le statut du patrimoine culturel immatériel par la Chine et la Malaisie.
La cérémonie et des pratiques relatives sont ancrées dans les habitudes folkloriques de la vénération du Wangye ou Ong Yah, un dieu censé protéger le peuple et leurs sols contre les désastres.
Développée dans le sud de la province du Fujian entre les 15 et 17 siècles, cette tradition est maintenant centrée sur les régions littorales de Xiamen et Quanzhou dans le Fujian ainsi que les communautés chinoises à Melaka, en Malaisie.
En 2011 le rituel a été inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel du niveau chinois.
Su Huaqi, directeur adjoint du centre de protection du patrimoine culturel immatériel de Xiaman, a déclaré que le rituel wangchuan avait lieu tous les trois ou quatre ans. Son objectif initial était d'offrir des sacrifices aux victimes des naufrages comme une manière de montrer le respect pour la vie.
Aujourd'hui, par contre, il a pris une signification culturelle plus riche.
Comme l'UNESCO a expliqué, « L'élément évoque le souvenir historique de la navigation en haut mer des ancêtres, refaçonne les liens sociaux lorsqu'ils sont confrontés à des urgences telles que les naufrages et honore l'harmonie entre l'être humain et l'océan. »
La cérémonie commence par le rassemblement des riverains en bord de mer pour accueillir le dieu dans les temples ou les halls de clan et appeler les « âmes des disparus en mer » tout en érigeant des lampadaires. Des interprétations, y compris des genres d'opéra locaux, des danses de dragon et de lion et des spectacles de marionnettes, entre autres, sont présentés au début du rituel.
Les archives historiques montrent que les premières salles destinées au wangchuan érigées par des habitants du Fujian sont apparues à Melaka vers l'année 1800. Les ressortissants du Fujian ont émigré dans cette ville malaisienne en grands groupes au 19ème et au début du 20ème siècle pour y travailler comme des ouvriers.
Selon Chen Geng, qui est à la tête d'un groupe de spécialistes de ce patrimoine culturel immatériel à Xiamen, la cérémonie est aujourd'hui pratiquée par les communautés chinoises à Melaka mais aussi dans les groupes ethniques tels que les communautés malaises et indiennes.
« La cérémonie est racinée en Malaisie et s'y épanouie, » a dit M. Chen. « Nos ancêtres nous ont donné des références sur la manière de construire une communauté avec un avenir partagé pour l'humanité. »
Il a ajouté que cette réussite chinoise et malaisienne permet aussi d'établir une plate-forme pour relier les peuples des deux pays, ce qui aura des avantages durables pour la route maritime de la soie du 21ème siècle.
Un musée dédié à la cérémonie wangchuan est en cours de construction à Xiamen.
Jusqu'à présent, la Chine dénombre 42 inscriptions sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO, se classant au premier rang mondial.
Avec la participation de Xinhua.